Tout le monde ne semble pas avoir compris que ce qui fait l'intérêt et l'âme de ces rassemblements quasi-spontanés, c'est justement l'absence d'organisation qui les caractérise. Vouloir encadrer ces manifestations, même si cela part d'une bonne volonté (et, politiquement parlant, même si c'est la seule option envisageable), cela revient surtout à manifester une incompréhension du phénomène. Cela va se traduire par un interventionnisme nécessaire aux yeux de certains, mais complètement déplacé aux yeux des premiers concernés.
Encore une fois, au lieu de chercher à comprendre et à agir à la source, on agit sur les aspects visibles, immédiatement tangibles (et qui, ça tombe bien, se traduisent par des chiffres...). Ces rassemblements innocents jouent, à un degré qu'on n'imagine pas forcément, un rôle de soupape pour une génération - et donc pour la société toute entière.
Ne revient-il pas à chacun de prendre ses responsabilités ? Les groupes humains se structurent d'eux-mêmes (la scission est un élément structurant), et ce d'autant mieux que la communication est bonne. On se dirige de plus en plus (en France c'est certain, dans d'autres pays c'est déjà le cas ou en bonne voie) vers une société aseptisée. Les hommes se déresponsabilisent complètement, et chargent le gouvernement de s'occuper d'eux et de prendre des mesures pour les protéger. Des morts sur la route ? Il faut légiférer. Des morts dans des rassemblements de jeune ? Il faut légiférer. Une mamie se fait agresser par des voleurs ? Il faut légiférer (LOPPSI II, suivez mon regard). L'immixtion dans la vie privée des citoyens, c'est une conséquence directe, n'en est que plus forte !