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8 juillet 2013 1 08 /07 /juillet /2013 22:45

En attendant un article plus complet, je partage une citation de Cicéron (extrait du Discours pour Milon) :

Tout moyen est honnête pour sauver nos jours lorsqu'ils sont exposés aux attaques et aux poignards d'un brigand et d'un ennemi. Car les lois se taisent au milieu des armes, elles n'ordonnent pas qu'on les attende lorsque celui qui les attendrait serait victime d'une violence injuste avant qu'elles pussent lui prêter une juste assistance.

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26 juillet 2011 2 26 /07 /juillet /2011 19:07

J'ai toujours été fasciné par les tags. Le graffiti est une forme d'art contemporain - dessiner sur un mur, le plus souvent à la bombe - là où le tag n'est qu'une pratique vandalistique. Tagger, c'est laisser dans l'urgence sa signature ; le taggeur agit de nuit, il est obsédé par sa signature, qu'il veut laisser dans le plus d'endroits possibles. Il graffe sa signature en vitesse, sans aucun soin pour l'esthétique. Le graffiteur, au contraire, s'applique, prend son temps et cherche à créer quelque chose de beau.

Mais le graffiti me laisse absolument indifférent. C'est du street art, la culture hip hop, et ça ne me parle pas du tout (sans doute parce que ce ne sont pas mes références culturelles). Le tag, au contraire, me fascine. Il y a une forme de névrose derrière, l'obsession maniaque de laisser sa trace partout, d'apposer sa signature partout, sinon pour s'approprier les supports, au moins pour attirer l'oeil du passant. Qui n'a pas remarqué ces na crew qui jalonnent les voies ferrées ?

Je crois qu'il y a derrière un profond besoin de reconnaissance. Mais c'est aussi un geste très paradoxal, parce qu'il se place dans le domaine de l'interdit - et qu'il est donc anonyme. C'est un appel, un cri poussé dans l'obscurité, tout le monde l'entend mais personne ne peut dire d'où il vient.

Ce tag, cette signature obsessionnelle, compulsive, laissée un peu partout, à la hâte, et sans souci d'esthétique, est une forme très primitive d'expression. C'est un phénomène assez intéressant pris dans sa globalité, d'un point de vue sociologique. Mais il y a des inscriptions qui ont beaucoup plus de valeur...

Ce qui me fascine vraiment, à vrai dire, ce sont les vieilles inscriptions laissées dans des lieux chargés d'histoire (les cathédrales en regorgent) et une catégorie de tags que je ne saurais pas vraiment classifier, mais que je retrouve de plus en plus : des aphorismes laissés en hâte sur un mur. Ils sont assez nombreux à Metz, disons qu'ils sont assez nombreux pour avoir la chance de tomber sur un nouveau au hasard d'une promenade, mais qu'ils ne sont pas assez nombreux pour en devenir lassants et perdre leur valeur. J'aime beaucoup ce fragile équilibre.

Le tag le plus connu est sans doute celui-ci, qu'on peut trouver dans une des ruelles non loin de la cathédrale :


Présent

 

Ces phrases, qui jalonnent les murs de Metz et sans doute de nombreuses autres villes en France, sont à la fois désabusées, et portent à la fois une forme d'espoir toute particulière... Une autre phrase, qu'on trouve sur l'ïle du Saulcy (2) et que j'aime beaucoup : demain est annulé pour cause d'indifférence générale... Il n'y a pas de souci esthétique dans le graphisme, il respire plutôt l'urgence, comme le tag, la démarche est admirable. C'est un cri jeté au visage des passants, c'est un "réveillez-vous !" magnifique. André Breton ne le renierait certainement pas...

Cela fait longtemps que je regarde ces tags (et surtout, en fait, dans les églises et les cathédrales, qui regorgent souvent d'inscriptions laissées par les visiteurs des siècles passés), mais il y en a quelques uns qui m'ont profondément marqués ces derniers temps, et qui m'ont décidé à écrire ici un article. Le premier entre dans la catégorie "historique" ; c'est une inscription laissée sous le porche de l'entrée de la citadelle de Bitche :


Bitche.JPG

Il date de la drôle de guerre et a été laissé là par le 37e Régiment d'Intanterie de Forteresse. Date-t'il de l'époque où le 37e RIF était en position dans la citadelle ? Date-t'il d'après la guerre, laissé par des anciens soldats revenus ici en pèlerinage (la date de 1947 visible tout en haut) ? Ces mots ont un écho tragique, et gardent leur mystère...

J'ai été beaucoup marqué également par cette porte, couverte de tags gravés dans l'épaisseur de la peinture, et que j'ai vu sur la porte d'un des cachots de la prison du camp de déportation de Schirmeck :


Schirmeck.JPG

Ces inscriptions sont sans doute dans leur quasi totalité postérieures à la seconde guerre mondiale, mais le lieu leur donne une valeur particulière. S'agit-il d'un irrespect manifeste, laissé là par des gens au lendemain de la guerre, alors que le camp était oublié ? S'agit-il d'inscriptions laissées là par des survivants, revenus des années après ?

Mais le tag qui m'a vraiment poussé à écrire cet article est un tag que j'ai trouvé dans une cellule de garde-à-vue hier (1) :


 

A la fois plein d'humour, d'espoir et de bon sens, il est tellement incongru dans cet endroit...

 

(1) Pour les mauvaises langues qui me demanderaient ce que je vais faire dans une cellule de garde-à-vue... pas de commentaires, c'est purement professionnel !

(2) Et donc, pour ceux qui ne connaissent pas Metz, sur le campus universitaire...

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29 décembre 2010 3 29 /12 /décembre /2010 22:20

Je suis tombé sur une vidéo diffusée en 2007 en Angleterre. Elle dénonce l'imposture des thèses qui soutiennent que la cause du réchauffement climatique est anthropique (le CO2...), et elle dénonce la propagande et le fascisme vert qui en découlent.

C'est un thème qui me tient à coeur, et je trouve cette vidéo bien faite. Elle reprend les principaux arguments qui démolissent la thèse des causes anthropiques. Elle rappelle notamment que :

- le premier gaz à effet de serre... est la vapeur d'eau

- l'effet de serre est indispensable à la vie sur Terre

- l'Humanité n'est qu'une goutte d'eau à l'échelle des temps géologiques, et les phénomènes climatiques ont une inertie hors de proportion avec l'Humanité

- les forages glaciaires montrent que l'augmentation de température (à l'échelle géologique) précède l'augmentation de CO2, avec une inertie de 800 ans environ. Ce n'est pas l'augmentation du CO2 qui induit l'augmentation de température, contrairement à ce qu'annoncent les apôtres de l'apocalypse du GIEC

- le climat a toujours changé, et les mécanismes qui le régissent (les océans et les nuages notamment) ne sont pas du tout compris à l'heure actuelle (1)

Je tiens par contre à rectifier un point : le CO2 émis par l'Homme chaque année (environ 26 Gto) est beaucoup plus important que le CO2 émis par les volcans (0,4 GTo). Néanmoins, les volcans émettent également de la vapeur d'eau et du méthane (deux gaz qui jouent un rôle beaucoup plus important que le CO2 dans l'effet de serre). (2) Il y a effectivement quelques raccourcis et quelques abus dans le documentaire, mais après tout, ce n'est en quelque sorte qu'un document de contre-propagande, et il faut le prendre en tant que tel.

Dans cette veine, le documentaire se termine avec la citation d'un ancien écologiste, Paul Driesden : "L'idée selon laquelle les gens les plus pauvres du monde doivent se restreindre à utiliser la source d'énergie la plus chère et la plus inefficace [solaire] est l'aspect le plus répugnant de la campagne du réchauffement global." L'exemple montré (une clinique en Afrique alimentée par des panneaux solaires qui ont coûté une fortune... et qui ne peuvent alimenter qu'un réfrigérateur) est tout simplement hallucinant. Il y a bien sûr une once de manipulation derrière ces images... mais n'est-ce pas une juste réponse à la manipulation du fascisme vert ?

J'inclus ici la vidéo, et elle est disponible sur Google Vidéos. (3)

 

 

(1) De nombreuses gravures montrent qu'au Moyen-Âge, ce qui sont aujourd'hui des glaciers en train de fondre... étaient des pâturages ! Et cela sans parler des ères glaciaires.

(2) Sources : http://www.newscientist.com/article/dn11638-climate-myths-human-cosub2sub-emissions-are-too-tiny-to-matter.html ; http://parrenin.frederic.free.fr/PRO/courses/download/2008-2009/paleoclimats/Labalette-Trouvilliez.pdf. J'ai trouvé assez amusant que les infos disponibles sur les rejets CO2 du volcan Eyafjöll sont tous issus d'une seule source (AFP) et citent tous un unique expert... comme par hasard membre du GIEC.

(3) http://video.google.fr/videoplay?docid=-4123082535546754758#

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25 décembre 2010 6 25 /12 /décembre /2010 21:08

Aujourd'hui c'est Noël... je blogue un peu par provocation, sans doute parce que je suis que c'est juste une journée comme une autre.

Comme toutes les années, je me suis infructueusement demandé ce qui caractérise Noël. Certains ont la chance de rassembler ce jour là une grande famille ; ils peuvent voir des gens qui habitent loin (et qui ont réussi à ne pas être coincés à l'aéroport par la neige...). Est-ce sinon les enfants ? Les cadeaux ? La fête religieuse ? Les rues illuminées ?...

Il est inutile de souligner que tout ceci est éminemment relatif. Les cadeaux sont une angoisse pour beaucoup. Inutile de s'appesantir non plus sur les familles divorcées, recomposées, ni sur le gaspillage électrique avec les illuminations alors que la propagande sur le réchauffement climatique (1) bat son plein. Inutile non plus de souligner le fait que la date du 25 décembre a été fixée en concile au IVe siècle, et correspond (à peu près) au solstice d'hiver, et à la date de la célébration de la naissance de Mithra (et aussi au Sol Invictus). (2)

Il est inutile de s'attarder sur tout cela, parce que je vais passer pour un angoissé de Noël blasé - alors que j'ai apprécié ma journée de Noël.

J'aimerais par contre dire que de plus en plus d'enfants écrivent au Père Noël pour demander des biens de consommation courante, comme des habits : Cesar, 7, wrote for himself and his baby sister. "This year my moom don't have much money to spend on Christmas gifts so I'm writing to you. It would make us very happy if you and your elves would bring us toys and clothes."

Je ne fais pas partie des moralisateurs qui aimeraient voir l'humanité entière culpabiliser et se flageller en rémission de ses pêchés. Je fais plus facilement partie des gens qui pensent qu'il faut commencer par balayer (ou déneiger, c'est de saison) devant sa porte, et qu'il ne sert à rien de s'apitoyer ni sur soi, ni sur les autres.

Loin de moi ces intentions sinistres. C'était juste un billet un peu désabusé, posté le 25 décembre, alors que dans quelques jours je vais être obligé de faire le point sur mon année (et ça ne va pas être brillant). D'ailleurs... il est 23:57, je dois me dépêcher de conclure si je ne veux pas poster le 26...


(1) Vidéo (EN st FR) diffusée sur une Channel4 en Angleterre en 2007. On n'est pas prêt de voir ça sur les chaînes françaises !

(2) Rien à dire à ce sujet : les romains étaient diablement habile pour amalgamer les diverses cultures du bassin méditerranéen et les mettre à leur sauce.

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1 décembre 2010 3 01 /12 /décembre /2010 15:51

Les Américains et les russes ont besoin d’écrire dans l’espace, a 0G. Problème : l’encre ne coule pas du stylo...

La NASA alloue un budget, monte une équipe de recherche et va chercher des ingénieurs matériaux au MIT. Au bout d’un an, l'équipe a conçu un stylo extraordinaire, capable d’écrire dans toute les positions, sous l’eau et dans l’espace...

Pendant ce temps, les Russes ont été chercher un crayon de papier.

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11 novembre 2010 4 11 /11 /novembre /2010 02:29

Extraits du compte-rendu de la commission de la défense nationale  et des forces armées en date du 27 octobre 2010 :

"D’un montant de 1,79 milliard d’euros de crédits de paiement, le programme 144, relatif à l’environnement et à la prospective de la politique de défense, regroupe, comme l’an dernier, 4,8 % des crédits de la mission « Défense ». Il enregistre pour 2011 une augmentation de 0,68 % des crédits de paiement et de près de 5 % des autorisations d’engagement. Dans un contexte de gel des dépenses publiques, cette augmentation traduit la poursuite de l’effort du Gouvernement en faveur de ce programme hautement stratégique. On ne peut que s’en réjouir." (Y. Fromion)

"Les études amont « nucléaire » bénéficient, avec 144 millions, d’une augmentation de près de 50 millions, tandis que les études amont « espace » sont réduites à la portion congrue : 17,1 millions d’euros. Cet équilibre tend à devenir un déséquilibre, qui est préoccupant. Il se fait aux dépens, nécessairement, [de] secteurs essentiels." (Y. Fromion)

"L’arme nucléaire occupe une bonne place et coûte entre 10 et 11 millions d’euros par jour." (J.-J. Candelier)

"Je proteste contre le comportement de certains de nos collègues qui viennent simplement émarger la feuille de présence en ne faisant qu’entrer et sortir de la salle. C’est insultant pour tous ceux d’entre nous qui par leur travail, leur présence accomplissent leur mission. Je souhaite que cette question soit évoquée lors du prochain bureau de la commission." (Ch. Guilloteau)

Ce rapport est visible à cette adresse.

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22 août 2010 7 22 /08 /août /2010 13:18

Le site de l'Observatoire National Interministériel de la Sécurité Routière (ONISR) permet de consulter les différents rapports facilement. Notamment le rapport provisoire 2010 (PDF) (sur les 6 premiers mois) à mettre en regard avec le rapport définitif 2009. Il est très difficile néanmoins de faire soi-même ses propres statistiques (1), car les données présentées varient d'une année à l'autre, elles le sont quelques fois sous forme de tableau et quelques fois sous forme de graphiques, et enfin, la définition des choses comparées varie d'une année à l'autre. Il est quasiment impossible de ressortir des chiffres comparables sur une grande période de temps.

A ce titre, l'annexe 1 (page 19) du rapport définitif 2009 est sans doute le graphique le plus intéressant. C'est en fait à peu près le seul qui soit révélateur, et qui ne cherche pas à manipuler le lecteur (2). On trouve une partie des chiffres ici.

L'interprétation de ce graphique reste toutefois hasardeuse ! Pourquoi ? A cause des raisons suivantes :

- la rapidité d'intervention des secours (et donc de prise en charge) augmente avec les années

- la qualité des soins augmente également

- l'état du réseau routier s'améliore globalement (ce qui cache des dégradations locales, je suis d'accord...)

- la sécurité passive des véhicules (je pense surtout aux châssis, à la préservation de l'habitacle, et aux airbags) s'est améliorée

- la sécurité active des véhicules s'est améliorée aussi, mais c'est un facteur à la marge, puisqu'il tend plus à éviter les accidents qu'à en réduire les conséquences

- le renouvellement du parc des véhicules a connu une grande augmentation ces dernières années (prime à la casse, notamment)

- l'évolution de la règlementation (ceinture obligatoire à l'arrière depuis 1990, etc.)

- la méthode de comptage des décès à changé en 1967 (le seuil passe de 3 jours à 6 jours) et en 2004 (de 6 à 30 jours)

Le graphique présenté montre une tendance qui cache plusieurs variables qui évoluent dans le même sens. 

La chute est indéniable, et la prévention routière (ou plutôt, la répression aveugle) a une part non négligeable dans cette évolution. Il n'empêche que la baisse est due à une multiplicité de facteurs, et il n'est pas possible d'en distinguer les causes. (Du moins, pas avec les chiffres et les rapports que l'ONISR met à notre disposition.)

Une façon d'écarter certains des paramètres de la comparaison serait par exemple de comparer l'évolution de l'écart entre le nombre d'accidents matériels et le nombre d'accidents corporels. Cela permettrait d'estimer la part due aux véhicules (sécurités actives, passives et renouvellement du parc). Malheureusement, les accidents matériels ne sont pas recensés en France (ils sont du ressort des assurances, et non des forces de l'ordre).

 

A côté de ça, certaines phrases dans les rapports font froid dans le dos ; ces phrases sont du genre "x vies auraient pu être épargnées si...." ou "si la vitesse diminuait de x km/h, il y aurait y morts en moins."

C'est une arnaque intellectuelle ; comme dans l'étude du climat, on cherche des relations simplistes dans un modèle complexe, au lieu de chercher à simplifier le modèle. Sauf que pour le climat, au moins, il y a des modèles. Pour la sécurité routière, il n'y a que des simplifications ! La vie des gens sur la route est ramenée à une arithmétique binaire, où il suffirait de se retrouver sous le seuil de vitesse et d'alcoolémie pour rester en vie.

La conséquence de cette propagande ? Une déresponsabilisation des conducteurs, qui s'autorisent toutes les fantaisies (comme rouler à gauche, dépasser par la droite ou s'abstenir des contrôles) sous prétexte qu'ils respectent la vitesse limite... C'est sûr, ces fantaisies, à 90 km/h, ça se termine par un coup de frein et un coup de klaxon de celui qui suit, et à 150, ça se termine par une embardée dans le décor.

Les gens ne savent pas rouler, sont inattentifs, discutent et téléphonent, regardent le paysage. Il est plus simple de niveler par le bas en limitant la vitesse et en faisant dans le tout-répressif que d'apprendre aux gens à conduire (3).

 

(1) Il faudrait que je demande à un de mes proches (qui est assureur) des statistiques détaillées, et que j'écrive à l'ONISR pour avoir leurs chiffres. Mais je suis trop fainéant pour ça - ou plutôt, je ne suis pas vraiment sûr que le jeu en vaille la chandelle.

(2) On remarque surtout des graphiques dont l'évolution commence en 2000 ou en 2003, ce qui tend à occulter l'évolution qui a eu lieu avant, et qui allait dans le même sens. Le graphique A5 (page 26 du rapport 2009) montre une stupéfiante évolution comparée de la vitesse moyenne et du nombre de décès... Il est quand même drôlement étrange de voir qu'avant 2003, il y avait un écart entre les courbes, et qu'après 2003, les courbes se collent l'une à l'autre... évidemment, le choix de l'échelle n'est pas étranger à l'impression donnée par le graphique ! Et en plus, il met en rapport le nombre de tués (VL ; 2RM ; cyclistes ; PL) et la vitesse moyenne des VL seuls...

(3) J'estime qu'environ 10 à 20% des conducteurs sont incapables d'apprendre à conduire, c'est-à-dire d'apprendre à respecter les autres usagers.

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5 juillet 2010 1 05 /07 /juillet /2010 23:12

Je me suis rendu compte récemment que j'ai une façon de penser un peu bizarre. J'ai un raisonnement que je qualifierais de finaliste. Je réfléchis à rebours en terme de buts avant de raisonner en terme de méthodes.

Mettons qu'on doive aller d'une étape A à une étape B, puis à une étape C, puis à une étape D, grâce à des processus a, b et c. Je ne sais pas vraiment comment raisonneraient la plupart des gens, mais j'ai l'impression que la plupart se penchent sur les processus a, puis b, puis c en essayant de se rapprocher du résultat. J'ai conclu ça du fait que beaucoup demandent comment faire, et non pas pour quoi faire.

En ce qui me concerne, je m'intéresse d'abord à A et à D, et ensuite je définis C, puis je définis B. Surtout, je cherche par où je peux passer pour avoir un meilleur résultat (1). Et comme je suis quelqu'un de contrariant (2), si je peux passer par autre chose que B et C, je vais le faire. Pour voir. Les process pour passer d'une étape à une autre sont en général assez évident si les étapes sont bien définies.


En gros, il faut venir me donner A et me dire qu'on a besoin de D. J'ai de gros problèmes de communication avec les gens qui viennent me dire qu'il faut faire a, puis b, puis c. Sauf respect : on s'en fout, on a besoin d'un résultat, c'est tout.

Quand quelqu'un me demande de procéder d'une manière clairement définie, au lieu de me demander un résultat, alors là, ça devient carrément ingérable pour moi (3). D'autant plus quand c'est associé à un manque total de confiance (autrement dit quand on me prend pour un con, mais, de ce que je sais, personne n'aime ça...).

En plus, j'ai un esprit sacrément mal foutu, qui met tout de suite le doigt sur les limites d'un système ou d'une méthode, sur les points sensibles, sur les pistes d'amélioration. Et ça m'empêche de me servir d'une méthode bancale (c'est un énorme défaut, ça me ralentit). Je ne parlerai même pas des gens qui proposent des modèles complètement pourris en disant qu'il faut les utiliser parce que c'est le système qualité qui l'impose. Là, j'ai envie de sauter par la fenêtre - et comme je ne peux pas (4), je me contente de rigoler.


Expliquer une démarche, une méthode (du genre une méthode de cuisine) me paraît trivial et complètement stérile. Je ne peux pas m'empêcher de m'apesantir sur des questions de finalités, et d'expliquer pourquoi on doit faire ceci ou cela (le comment n'étant qu'une question dénuée d'intérêt).

Conséquence : j'ai un problème de communication avec les gens qui raisonnent en terme de démarche, de méthode. Et j'arrive bien à enseigner les maths, parce que je n'explique pas des recettes de cuisine, mais j'explique le fond des choses (5). Mais au quotidien, comme je ne suis pas prof de maths (en tout cas ça fait longtemps que j'ai arrêté, mais je devrais peut-être m'y remettre), c'est compliqué.


(1) Meilleur, et rarement plus rapide... j'ai trop l'habitude de prendre mon temps.

(2) Chiant. Euh, qui a dit chiant ?

(3) Ce qu'un ami a moi a résumé de façon très juste en disant que si on délègue des responsabilités, il faut aussi laisser la marge de manoeuvre qui va avec.

(4) Je ne peux pas, parce que la fenêtre de mon bureau donne dans le patio. Ca ferait sacrément désordre au rez-de-chaussée.

(5) Dans le cas des maths, ça revient à expliquer leur beauté.

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7 juin 2010 1 07 /06 /juin /2010 19:24

J'entendais un homme aujourd'hui, un travailleur sans papiers, clandestin, immigré, ignoré par l'administration, méprisé par son employeur, j'entendais cet homme, donc, dire une chose formidable qui m'a profondément troublé, une parole si vraie qu'elle semble d'inspiration divine, j'entendais cet homme dire en toute simplicité que l'intelligence est ce qui nous permet de nous éloigner de la réalité.

On pourrait doctement disserter sur cette phrase, rétorquer que l'intelligence ne se limite pas à cela, arguer qu'il n'y a pas que l'intelligence qui nous éloigne de la réalité, mais que, par exemple, les sentiments - rationalisés ou non - y concourent également.

Mais est-ce que, au-delà de ça, ce n'est pas exactement là que se trouve la finalité de l'intelligence ? la cause formelle, au sens où l'entendait Aristote ?

Spontanément, on se dit que l'intelligence nous permet de comprendre le monde, d'appréhender l'univers, de contrôler notre environnement. On peut avoir cette approche mécaniste, positiviste, et penser qu'elle est le fruit de l'évolution, qu'elle n'est qu'un outil que l'évolution a mis en notre possession pour nous permettre de nous adapter à l'environnement (en l'adaptant, lui, à nous) et de survivre.

Je m'en tiens pour ma part au constat que l'intelligence, le mouvement de la pensée, quel qu'il soit, a pour conséquence première d'éloigner l'esprit de la matière. Toutes les constructions de l'esprit - la physique, les arts, la littérature, la physique, toutes les disciplines sur lequel le génie humain s'est posé - s'appuient sur la réalité pour mieux nous en éloigner.

A ce titre, les Mathématiques sont sans doute une des plus belles oeuvres jamais pensées, en ce sens qu'elles ne s'appuient pas sur la réalité, réalité qu'elles aident pourtant à comprendre, sans que se trouve là leur finalité. Elles aident au contraire l'esprit à dépasser le monde sensible pour le monde intelligible. A accéder aux monde des idées.

C'est là peut-être que se trouve la finalité vraie de l'intelligence humaine. Mais c'est une conception si clairement téléologique, tellement à contre-courant des pensées modernes, que je comprends qu'elle puisse ne pas plaire à tout le monde. Et pourtant... Que nul n'entre ici, s'il n'est Géomètre.

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